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13/04/2014

"La Pâque approche. L’ultime Semaine, qui n’aura jamais de fin – le nouveau Dimanche ne s’est pas encore levé – va commencer." (1)


(1) G. Papini, Histoire du Christ, L’Âge d’Homme – De Fallois, éd. 2010, p. 277.

"Tenez-vous toujours aux maximes et dans les routes de la plus austère pénitence, et vous marcherez par le chemin le plus assuré." (Maximes spirituelles tirées des œuvres du Bienheureux Jean de la Croix)

06/09/2013

« Il ne faut pas s’arrêter aux discours des enfants du siècle. »

(Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, Quatrième partie, Chap.1, édition Mame, Tours, 1888, pp. 280-283.)

"Soyons fermes dans nos desseins, invariables dans nos résolutions et la persévérance fera voir si le parti de la dévotion que nous avons pris est sérieux et sincère."

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« Aussitôt que le monde s’apercevra de votre dévotion, la satire et la médisance ne manqueront pas de vous affliger.

Les libertins feront passer votre changement pour un artifice hypocrite, et diront que vous recourez à Dieu parce que le monde vous a froissé.

Vos amis s’empresseront de vous faire des remontrances qu’ils croiront charitables et prudentes, sur la tristesse de la dévotion, sur la perte de votre crédit dans le monde, sur la conservation de votre santé, sur l’incommodité que vous causerez aux autres, sur les affaires qui pourraient en souffrir, sur la nécessité de vivre dans le monde comme l’on y vit, et sur tous les moyens qu’on a de faire son salut sans tant de mystères.

Tout cela n’est qu’un vain et sot babil du siècle ; au fond, ces gens-là n’ont aucun soin véritable ni de vos affaires ni de votre santé. Si vous étiez du monde, dit le Sauveur, le monde aimerait ce qui lui appartient ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, il vous hait.

On voit des hommes et des femmes passer des nuits entières au jeu : y a-t-il une attention plus fatigante et plus chagrine que celle-là ? Cependant leurs amis ne leur en disent rien ; et parce que vous faites une heure de méditation, ou parce que vous vous levez un peu plus matin qu’à l’ordinaire, afin de vous préparer à la communion, chacun court au médecin et lui demande de vous guérir de l’humeur hyponcondriaque et de la jaunisse. On passera trente nuits à danser, personne ne s’en plaint : et, pour la seule nuit de Noël, chacun tousse et se plaint de la tête le jour suivant.

Qui ne voit que le monde est un juge inique, complaisant pour ses enfants, mais dur et sévère pour les enfants de Dieu !

Nous ne saurions être bien avec le monde qu’en nous perdant avec lui ; il n’est pas possible de le satisfaire, tant il est bizarre. Jean est venu, dit le Sauveur, ne mangeant ni ne buvant, et vous dites qu’il est possédé du diable. Le Fils de l’homme est venu en mangeant et en buvant, et vos dites qu’il est un Samaritain. Il est vrai, Philothée, si par condescendance pour le monde vous vous laissez aller à jouer et à danser, il se scandalisera ; si vous ne le faites pas, il vous accusera d’hypocrisie et de mélancolie ; si vous vous parez, il l’interprètera mal ; si vous vous négligez, ce sera pour lui bassesse de cœur. Il appellera votre gaieté dissolution, votre mortification humeur sombre ; et comme il vous regarde toujours de mauvais œil, jamais vous ne pourrez lui plaire. Il fait passer nos imperfections pour des péchés, nos péchés véniels pour des péchés mortels, et nos péchés d’infirmité pour des péchés de malice.

Tandis que la charité est bénigne, comme le dit saint Paul, le monde est malin ; tandis que la charité ne pense mal de personne, le monde pense toujours mal ; quand il ne peut condamner nos actions, il accuse nos intentions. Enfin, soit que les moutons aient des cornes, soit qu’ils n’en aient pas, qu’ils soient blancs ou qu’ils soient noirs, le loup ne laissera pas de les manger s’il peut. Ainsi, quoi que nous fassions, le monde nous fera toujours la guerre. Si nous sommes longtemps aux pieds d’un confesseur, il demandera ce que nous pouvons lui dire ; si nous y sommes peu de temps, il prétendra que nous ne lui disons pas tout. Il étudiera tous nos mouvements ; et pour une parole un peu vive, il protestera que nous sommes insupportables. Il prendra pour avarice le soin de nos affaires, et il appellera notre douceur niaiserie. Mais quand il s’agit des enfants du siècle, la colère est générosité, l’avarice sage économie, et les manières trop libres une honnête conversation.

Laissons ce monde aveugle, Philothée ; qu’il crie tant qu’il voudra, comme un chat huant pour inquiéter les oiseaux du jour. Soyons fermes dans nos desseins, invariables dans nos résolutions et la persévérance fera voir si le parti de la dévotion que nous avons pris est sérieux et sincère. Les comètes et les planètes paraissent également lumineuses ; mais les comètes disparaissent en peu de temps, au lieu que la lumière des planètes est perpétuelle. De même l’hypocrisie et la vraie vertu se ressemblent fort, et on les reconnaît parce que celle-là n’a point de constance et se dissipe comme la fumée, au lieu que celle-ci est ferme et constante. Au reste, il est bon, dans les commencements de notre dévotion, d’être méprisés et de recevoir quelques injustes reproches : car on se fortifie ainsi contre la vanité et contre l’orgueil, qui détruisent quelquefois les premiers fruits de la piété : malheur figuré par le commandement que Pharaon fit aux sages-femmes d’Egypte, de tuer les enfants mâles d’Israël le jour de leur naissance.

Enfin, nous sommes crucifiés au monde, et le monde doit nous être crucifié. Il nous prend pour des fous ; regardons-le comme un insensé. »

 

15/05/2013

"Souvenez-vous de Jésus crucifié et gardez silence"

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« Quand quelque désagrément, quelque peine vous atteindra, souvenez-vous de Jésus crucifié et gardez silence. Vivez en foi et en espérance, bien qu’en sécheresse et obscurité. Dans ces ténèbres, Dieu tient l’âme sous sa protection. »

 

Saint Jean de la Croix, Lettre à une pieuse carmélite, non datée.

 

15/02/2013

"Le temps détruit les plus grands et superbes édifices"

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« Toutes les créatures gémissent(Rm 8, 22 : "Car nous savons que jusqu’à cette heure, toutes les créatures soupirent, et sont dans le travail de l’enfantement") et sont dans un état violent jusqu’à ce que leur changement arrive, c’est à dire qu’elles soient délivrées des obstacles qui les empêchent de retourner à leur principe, ou de retourner à leur centre, suivant leur nature. Une muraille composée de pierres liées ensemble et qui font une continuité, ne peut subsister toujours de la même manière à moins qu’on n’y travaille souvent : le temps détruit les plus grands et superbes édifices. Mais lorsque les pierres sont détachées de cette continuité qui les retenait avec violence, elles retombent dans leur centre, elles y subsistent sans effort, elles y restent sans soin de personne, elles ne s’usent ni se fatiguent. Il en est ainsi de notre esprit : la foi le retire de la multiplicité et de l’état violent pour le réduire à l’unité ou à l’état simple, qui est son centre. Il est sorti pur et simple des mains de Dieu ; c’est où il doit retourner pour retrouver son principe, son centre, sa fin, le lieu dont il est sorti, où il tend sans cesse. »

Madame Guyon (1648-1717), Discours Chrétiens et Spirituels sur divers sujets qui regardent la vie intérieure1.38, "De la Prière parfaite, ou de la contemplation pure", Phenix Editions - La Procure, 2001