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27/10/2014

"Montrons maintenant comment l’âme qui sent l’appel de Dieu à la pénitence doit se conduire pour remporter un succès complet"

« Nous ne ferons donc plus que des œuvres vives quand nous serons régénérés assez profondément pour pouvoir dire avec l’apôtre : "ce n’est pas moi qui vis, c’est Jésus qui vit en moi." 

william law.jpgMontrons maintenant comment l’âme qui sent l’appel de Dieu à la pénitence doit se conduire pour remporter un succès complet.

C’est une semence qui ne peut croître que par sa propre force et union avec Dieu.

Lorsque la Vierge Marie reçut la visite de l’ange, elle dit simplement : "je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre volonté." C’est également tout ce que nous pouvons faire pour la conception de ce nouvel homme qui doit naître en nous ; elle doit être acceptée avec une assurance profonde et semblable à celle d’un homme qui sait n’avoir pas créé les étoiles et n’être pas l’auteur de sa propre vie ? C’est un acte de foi qui met l’âme dans un état convenable et qui prépare l’opération divine en elle.  La lumière la pénètre et le Saint-Esprit meut et dirige tout ce qui doit être accompli. Cette vérité a deux conséquences :

La première, c’est que l’âme est maintenue constamment dans la joie, la prière, le désir, la confiance et l’abnégation ; et cet état est ainsi à la porte des communications célestes, et la lumière divine arrive à elle aussi librement que les rayons solaires.

La seconde conséquence, c’est que l’âme reconnaît notre néant et notre incapacité ; le moi est abandonné et son royaume détruit puisque nous ne pouvons plus rien faire de bien lorsque dieu nous en donne la force ; il n’y a plus de place pour la fierté et l’estime de soi ; nous sommes préservés de la sainteté pharisaïque, de la joie de nos soi-disant bonnes actions, d’une foule d’erreurs  fondées sur le quelque chose que nous croyons être dans la nature ou dans la grâce. Mais si nous parvenons à connaître quelque peu l’absolu divin et notre néant, nous avons reçu une vérité dont l’importance est inépuisable. Elle apporte dans l’âme une certaine véracité, tout ce qui est faux et vain s’évanouit ; si notre religion est fondée sur le roc, elle en a la solidité ; le monde, la chair et le diable ne peuvent rien contre elle. C’est la connaissance de l’absolu divin qui rend les chérubins et les séraphins des flammes d’amour : car là où Dieu est reconnu par une créature, rien ne peut subsister que l’Amour ; et cet Amour engendre dans l’être la vie séraphique. La créature est introduite en Dieu, unie à Lui et voit se révéler en elle. »

William Law (1686-1761), L’Esprit de la prière, traduction de Paul Sédir, Arqa, mai 2010, pp. 58-59